dimanche 20 août 2017

Canada drive

Après cette semaine new-yorkaise, retour au New Jersey pour passer du port à l'aéroport. Je réalise que c'est le premier vol de mon périple. Toujours étrange de se dire qu'on est arrivé jusqu'ici qu'au contact de la terre et de l'eau. A présent direction le Canada et Calgary via une escale à Ottawa, la capitale du pays, à mi chemin entre Montréal et Toronto. Niveau de la langue c'est pareil, tout le monde maîtrise un parfait franglais. L'accueil qui m'a été fait, du débarquement jusqu'aux douanes en passant par l'immigration, était juste parfait. On se sent de suite à l'aise et le bienvenu. J'arrive finalement à Calgary en fin de journée après mon second vol et en ayant gagné deux heures de plus en décalage horaire.

Dans le bus menant de l'aéroport au centre, je découvre une ville assez étendue et pavillonnaire. Au loin on voit se dessiner les buildings du centre ville. Difficile de se faire une idée sur le niveau d'animation de l'ensemble. Je n'aurais pas le temps de juger. Je loge dans le campus universitaire que je rejoins en un coup de métro aérien. Une belle et grande université composée d'ensembles de bâtiments éparpillés dans un grand parc, l'image qu'on pourrait se faire d'une université au Canada. Mais je ne compte pas me sédentariser.

Le lendemain je récupère ma voiture (modèle XXL) au centre-ville puis mon matos de camping en cours de route. Paré pour une huitaine de jours de road trip à travers les rocheuses canadiennes. Premier constat, la taille de ma voiture est dans la norme (à faire passer une clio pour une voiture sans permis). Pour autant la vitesse est limité à 100km/h sur autoroute, 60km/h dans les parcs et 30km/h en ville. Ça tombe bien je ne suis pas pressé, je peux profiter du paysage qui s'offre à moi tout en me familiarisant avec la boite automatique et la caméra de recul (des trucs de feignant). Je connecte mon téléphone à la voiture, au programme la plus belle des bandes sonores pour ce voyage.

parc banff
parc banff

Des forêts, des lacs, des montagnes. Vert, bleu, gris. La nature canadienne se décline en une majestueuse monotonie. Par Calgary, Banff est la porte d'entrée des rocheuses. De l'autoroute, on ne voit pas le village, il est noyé dans la végétation. Une forêt habitée en somme. Propre et bien achalandé, Banff est un aimable assemblage de chalets en bois et pierres, le tout à l'ombre d'immenses pins et sapins. Un axe commerçant au centre, des rues pavillonnaires en suivant et un vaste camping sur les hauteurs. Le camp de base idéal pour profiter des innombrables activités et ballades disponibles.

rue banff


ecureuil

Je suis au camping donc. Jusque là l'expérience se résumait pour moi à des vacances en bord de plage dans un enchevêtrement de tentes habitées par des hordes de gens bruyants le tout agrémenté d'animations bas de gamme. Le camping à la Franck Dubosc. C'est également des épisodes dans des festivals musicaux : du bruit, de la pluie, de la boue, de la bière et pas beaucoup de sommeil. Une sorte de concours d'endurance. Mais là, on est entré dans une autre dimension. Au Canada, camper est un sport national. Les tentes sont gigantesques (la « 3 secondes » de Décathlon n'a pas droit de citer). Des assemblages minutieux de cordes, auvents, hamacs. Des fauteuils de compétitions. Des glacières à faire saliver Marcelo Bielsa. Du coup, j’essaie de faire bonne figure avec mon réchaud portatif face à l'armada de barbecues sur pattes.


Parc naturel oblige et cohabitation avec les ours et autre faune sauvage, les règles de vie sont strictes : pas de nourriture entreposée en dehors des voitures, tous les déchets immédiatement jetées dans des containers hermétiques. Le camping a beau être grand (mille emplacement environ) je suis en lisière. Après mon emplacement, c'est la vie sauvage. Heureusement, pour l'instant, les manifestations animales se résument à des courses d'écureuils entre les tentes. La journée on tourne autour des 20°, mais la nuit on frôle le 0°, heureusement je suis bien équipé.


parc banff lac

Le parc naturel de Banff est exceptionnel bien que légèrement encombré en ce mois estival. Les lacs s'enchaînent, rivalisant de beauté. Une vrai déclinaison de bleus : turquoise, azur, laiteux... et chacun arborant fièrement sa couronne de sapins. Les canoës glissent sur l'eau sous le regard des promeneurs qui arpentent les sous-bois. Sur la route menant au parc de Wells Gray, le paysage est moins sublime, il n'en demeure pas moins attrayant. Tout d'un coup, un panache de fumée se dégage de la colline face à moi. Un feu de forêt, je regarde en spectateur des hélicoptères tenter de le circonscrire en transvasant des sortes d'énormes seaux. Plus loin j'observe, ce que les flammes peuvent laisser derrière elles. Je traverse des champs de sapins calcinés. Ils se dressent, dénudés et noircis, sur des collines roussies. La journée s'achève par une étape à Revelstoke dans un camping plus familial, avec un emplacement sympathique en bord de lac. 

feu foret canada



Après avoir traversé Kamloops, porte Ouest des Rocheuses, le parc Wells Gray se rejoint en quittant l'axe principal et en empruntant une unique route en cul de sac d'une soixantaine de kilomètres. Moins de monde qu'aux alentours de Banff. Le site est moins accessible et de nombreux sentiers de randonnée sont fermés suite au risque de feu de forêt. Pourtant, ici aussi, les atouts ne manquent pas. Ce sont les cascades qui s'imposent. Notamment, celle de Helmcken : 141 mètres de chute dans un cratère en demi-lune. Une explosion d'écume dans des falaises coiffées de sapins. Un véritable joyau dans un écrin. 

helmcken falls

dawson falls

Au fur et à mesure que je déroule la route, je commence à habiter mon voyage. On est encore sur des sentiers battus, mais je commence à prendre mes marques. La route est longue, mais elle sera belle. 




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2 commentaires:

  1. Ah les Rocheuses canadiennes ! Le plus bel endroit de la Terre :)

    Pour voir plein d'animaux il faut prendre la Bow Valley Parkway entre Banff et LLouise, de bonne heure (départ 8h au plus tard).

    Damien

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