mercredi 28 février 2018

Le coeur du Vietnam, entre Histoire et poésie


Après la ferveur d'Hanoï, le charme de la baie d'Ha Long et les belles montagnes de Sapa, je décide de ralentir mon aventure vietnamienne et de me poser un peu à Mai Chau. Le village s'y prête bien. Je sillonne les alentours, tranquillement, à vélo. Je serpente entre les rizières et j'observe les vietnamiens à l'ouvrage, chapeaux de pailles coniques vissés sur la tête. Chaque enfant croisé m'offre un franc sourire et un jovial « hello ». Il y a bien encore quelques touristes, mais cette pause dans la campagne du pays est relaxante après le tumulte qui a guidé mes premiers pas en Asie.






Commence ensuite ma descente vers le centre du pays. Dans le bus local pour rejoindre Ninh Binh, à trois heures de là, je fais la connaissance de Marie et Thomas, un couple d'Aix en Provence venu au Vietnam pour faire du bénévolat une paire de mois. Je les laisse à leur hôtel après un rapide déjeuner et file vers le mien à l'ouest de la ville, au cœur des attractions touristiques. Ninh Binh, la « baie d'Ha Long terrestre », annonce en effet un réinsertion dans le grand flux de touristes. Du haut du temple Hang Mua posé au sommet d'une petite montagne, je découvre en contrebas la rivière Tam Coc se faufiler entre les rizières boueuses. C'est l'endroit privilégié pour les tours en pirogues. Mais pour cela, j'opterai plutôt pour le complexe de Trang An un peu plus au nord. Le site est également très fréquenté. J'avais eu l'ambition de m'y pointer aux aurores, mais la pluie m'a confiné dans mon lit. J'y arrive finalement en milieu de matinée, comme tout le monde. Trois heures à naviguer dans un décor montagneux à la verdure luxuriante. Rien de moins que le cadre du film King Kong. Je partage l'embarcation avec des vietnamiens, j'ai eu la chance de pouvoir éviter la cohorte chinoise. Nous traversons, au fil de l'eau et à la force des poignées de notre rameuse, de nombreuses cavités creusées sous la roche. Tout cela me rappelle les grottes de marbres de la Patagonie chilienne.






Le soir avant de quitter la ville, je partage mon repas avec un sympathique couple aveyronnais. Leur accent m'évoque une douce nostalgie. Vers 22h, je quitte le restaurant, traverse la rue et rentre dans la gare centrale. Je m'apprête à prendre le premier train de mon voyage. Enfin, le premier depuis le Toulouse-Istres inaugural. Période de fêtes oblige, les wagons sont bondés. Le train est vieillot mais reste en état de marche. Au petit matin, après une dizaine d'heures parmi les vietnamiens, leurs innombrables cartons et leur définition limitée du mot intimité, me voilà à Hué, la grande ville du centre du pays. J'occupe l'après midi à explorer l'ancienne cité impériale au nord de la ville. Un véritable dédale de temples et de pavillons.








Hué sera ma base pour explorer les alentours. Hoï An, au sud, conserve ses charmes malgré la très forte affluence touristique. La vieille ville se compose de maisons coloniales aux tons jaunies et défraîchies. Une odeur d'encens flotte dans les rues. Ce parfum provenant des temples se mêle à celui des beignets de mangues et autres omelettes aux œufs de cailles que proposent les vendeurs ambulants. Tout cela fourmille, mais le fait que l’accès soit réservé aux piétons rend cette cohue presque agréable. A la nuit tombée, les rues sont éclairés par la multitude de lampions colorés qui sont nichés dans les arbres. Posé à une terrasse, j'observe la lumière de ces loupiotes se refléter dans l'eau noire du canal qui traverse la ville. Pour rajouter à la poésie du moment, les locaux vendent des lanternes en carton à laisser dériver sur l'eau. Dans la moiteur du soir, les touristes profitent de tout cela en se laissant porter à bord de pirogues. Ce tableau m'évoque une belle illustration de ce que pourrait être Venise ou Amsterdam revisitées par l'imaginaire de Miyazaki.






En remontant sur Hué, le lendemain, je passe par Dan Nang. On longe l'océan par une longue avenue bordée de palmiers. La multitude de grand édifice en construction ne laisse aucun doute sur le devenir de la zone. Le Vietnam se construit une station balnéaire et s'apprête à recevoir du tourisme oisif. Au nord de la ville, je m'arrête à la « montagne de marbre ». Un très joli complexe de temples et de pagodes posés sur une montagne accessible par ascenseur panoramique. Au bout du site, on pénètre dans une immense cavité ouverte sur le ciel. Les rayons du jour percent la végétation qui coiffe la grotte et plongent l'ensemble dans une agréable pénombre. De l'encens, des bougies, des escaliers, un temple à droite et un grand Bouddha incrusté dans la roche, un vrai décor à la Tomb Raider.




Le lendemain changement d'ambiance. Je me suis inscrit dans un tour pour découvrir la zone « démilitarisé » au nord et me plonger dans l'histoire de la guerre du Vietnam. Le minibus est d'ailleurs garni pour moitié d'américains. La route est longue et les marques des affrontements ne sont plus visible. La vie et l'agriculture ont repris leurs droits depuis bien longtemps. Toutefois les commentaires de la guide et notre imagination permettent de bien se représenter ce qui a pu se jouer ici il y a prés de cinquante ans. La rivière Ben Hai sert de séparation physique. Le pont bicolore qui l'enjambe matérialise la division entre le nord (bleu) et le sud (jaune). Nous visitons les tunnels de Vinh Moc que les vietcongs ont bâti pour se protéger des bombardements ennemis. Une vraie petite ville organisée autour d'une réseau de galerie étalé sur trois niveaux. Pour le confort toutefois on repassera. Après cette atelier spéléo la visite s’achève plus à l'ouest au cœur de la base américaine de Khe Shan où s'est joué un fait majeur de la guerre. Le lieu est à l'abandon. Entre les tanks et les hélicos rouillés je descends dans les tranchés et passe de bunker en bunker. Derrière les sacs de sables entassés on essaie de s'imaginer ce que pouvait ressentir ces jeunes américains encerclés et exposés aux tirs ennemis. Sur un des murs j'ai pu lire une inscription d'époque : « Home is where you dig it ».








De retour sur Hué après cette journée riche historiquement mais peu avare en kilomètres je retrouve Marie et Thomas qui sont arrivés en ville et ont pris leurs premières marques dans leur costume de bénévoles. Ce sera ma dernière soirée vietnamienne. Le lendemain je prendrai tôt un bus vers le Laos où très certainement de nouvelles aventures m'attendent.


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mardi 20 février 2018

Happy New Year Vietnam


Melbourne, Bali, Bangkok, Hanoï. Trois vols avec trois compagnies différentes. Une nuit sympathique à traverser un coin du Pacifique. A chaque escale, juste le temps de passer l'immigration, récupérer mon paquetage, le ré-enregistrer pour le vol suivant et passer de nouveau l'immigration pour apposer le tampon de sortie à côté de celui d'entrée à peine sec. Des tampons qui en appelleront d'autres puisque a priori Bangkok et Bali seront à nouveau sur ma route. Tout cela s'achève en matinée dans la capitale vietnamienne. Première remarque, les blousons sont de sortie chez les locaux. Il fait 15°C, retour en hémisphère Nord, bienvenu en hiver. Mais cela reste une broutille face au choc culturel qui s'offre moi. Après 6-7 mois à vagabonder dans des pays aux cultures anglo-saxonnes et latines me voilà face à un autre monde.

Pas de transition. D'entrée mes premiers pas au Vietnam se font dans une effervescence incroyable. Les rues d'Hanoï sont inondés de scooters qui vont et viennent en tout sens, ignorants tout éventuel code de la route. Les trottoirs n'existent pas réellement. Il s'agit plus de parkings à deux roues où se faufilent quelques téméraires piétons. En marge de cette frénésie routière, on observe le reste de la ville s'affairer. Les gens préparent la tambouille à même le sol et servent des locaux avachis sur des mini tabourets en plastique; la dînette grandeur nature. Les anciens jouent aux Cờ tướng, une sorte de jeu d’échecs à la sauce vietnamienne. On croise des salons de coiffure improvisés dans la rue. Une glace posée contre un mur, une paire de ciseaux et en avant. Les vendeuses parées du traditionnel chapeau conique, traversent la ville, lestées de paniers à balanciers sur l'épaule ou circulent sur des vélos chargés de fruits ou autres objets insolites. Un commerce ambulant à l'image d'une ville en perpétuel mouvement. 






Nous sommes à quelques jours du nouvel an vietnamien, le Têt (la première nouvelle lune suivant le solstice d'hiver). Ce qui rajoute j'imagine à l'exaltation ambiante. Pour Noël nous avons notre sapin. Ici, pour le Têt, l'arbre fruitier est important. Je vois donc naturellement défiler de nombreux scooters chargés de pêchers ou kumquats. Pour l'heure je profite de la ville. Le lac Hoan Kiem (lac de l'épée) et son pont rouge, le Temple de la littérature consacré à Confucius, le musée de la femme... A l'ouest je goutterai à l'architecture communiste de la ville. Longues avenues, statue de Lénine, grands bâtiments austères. Le clou étant le mausolée d'Ho Chi Minh, posé au milieu d'une immense place qui contraste avec l’exiguïté de la vieille ville. Dans une ambiance stricte et militaire, la foule défile en rang ordonné pour passer devant la dépouille momifiée de ce grand homme de la nation. Un moment mêlant glauque et solennité. Dans une touche plus légère j'assisterai à un spectacle traditionnel de marionnettes sur l'eau. L'occasion de s'extraire du bruit citadin et d'admirer dans le cadre d'un théâtre feutré toute la poésie que peut offrir l'art asiatique.







A Hanoï je suis également rejoins par mon pote Cyrille (déjà présent au Texas et en Louisiane) et un couple d'ami espagnol qu'il a rencontré durant son séjour à Dubaï (Victor et Pilar). Après une soirée à tester la cuisine locale avachis sur nos tabourets en plastiques au milieu des détritus et à raz des pare chocs, nous prenons la route de la baie d'Ha Long. Petite croisière avec nuit à bord pour sillonner cette baie et ses vues de carte postale. Expédition à taille humaine puisque nous ne serons qu'une grosse dizaine de passagers à bord en plus de notre guide et des membres d'équipage. Ce qui ait moins à taille humaine c'est la cohorte de ces embarcations qui emprunte le même chemin parmi cet archipel d'îlots. Le cadre est magnifique. Le voile brumeux qui enveloppe l'horizon donne un certain charme même s'il ne permet pas une belle vue d'ensemble. Il faut également savoir faire abstraction de la masse de déchets flottants autour de l’embarcation. Pas mal d'activités nous sont proposées pour rythmer la traversée. Découverte d'un réseau de cavités sur une des îles, pêche au calamars du pont du bateau, atelier préparation de rouleaux de printemps... Ce soir c'est le jour du Têt. Nous fêtons ça à notre manière entre touristes autour d'une sympathique partie de jenga. Nous profitons généreusement des deux heures de « free beers » pour dévaliser le frigo. Peut être trop au goût de l'équipage. Peu avant minuit on nous fait comprendre que la fête est finie. C'est donc sur le pont que nous observons le Vietnam basculer dans la nouvelle année. A minuit, les bateaux amarrés autour de nous nous offrent un concert de sirènes. Moment particulier que de voir résonner cette baie d'Ha Long plongée dans la pénombre.






De retour sur la capitale, je salue Pilar, Victor et Cyrille qui prennent la route de l'aéroport, leur séjour s'arrêtant là. Quant à moi il me reste encore une journée sur Hanoï avant de prendre mon bus de nuit vers Sapa. C'est mon quatrième jour ici, je commence à avoir mes marques. A présent, je traverse aisément les rues en slalomant entre les scooters, le tout sous le regard stupéfait de touristes encore fébriles. Je quitte la vieille ville et me risque à passer de l'autre côté de la grande artère routière qui longe le centre à l'est. Là bas, je retrouve une ville plus calme. Le quotidien semble le même mais le flot de scooters a diminué et je dois être le seul touriste. En fin de journée, je me poserai sur un banc au bord du lac Hoan Kiem pour regarder les gens endimanchés venir se prendre en photo dans les jardins fleuris bordant la grande étendue d'eau. Posé, j'observe ce tourniquet de vie colorée passer devant moi. Le tout avec une saveur de fête foraine. Ballons, glaces et bulles de savons sont de la partie. Amusant de voir la grande place voisine ornée de sa grande statue aux relents de propagande communiste si austère il y a deux jours et noire de monde aujourd'hui. Je souris en observant les enfants jouer dans des voitures à pédales devant ce monument d'un autre temps. 






Prochaine étape donc, Sapa, au nord, dans les montagnes. Le bus de nuit est un peu particulier, pas de siège, que des couchettes sur deux niveaux et trois rangées. Une sorte de dortoir roulant mais qui reste confortable. Nous arrivons à Sapa vers 4h du matin. Nous finissons la nuit dans le bus mais nous sommes gentiment invités à en descendre vers 6h. Petite agitation matinale autour des véhicules ayant ramené ces flots de touristes. Les passagers sont rapidement harcelés par les moto-taxis et les locaux qui proposent leurs services. Beaucoup de monde mais pas de trace du guide censé me récupérer en vue de mon tour de deux jours. Le temps passe et je me retrouve rapidement presque seul. Le nom et le numéro de l'agence sont sur le billet de bus qu'on m'a pris en embarquant à Hanoï. Je comprends rapidement que personne ne va m'aider. Bref, on va devoir encore improviser. Pas le temps de se morfondre, l'aventure est encore au bout du chemin. Je me rends au centre du village. Alors que je m'arrête devant la vitrine d'une agence, je suis accosté par une femme Hmong. Elle me propose de passer la soirée dans sa famille dans son village à une quinzaine de bornes de là. Petite ballade au cœur des montagnes en perspective. Banco. Je troque donc mon trek dans les rizières et son organisation un poil aseptisée pour un séjour culturel et immersif parmi les Hmongs.

Et c'est comme ça que nous voilà en marche sur un petit chemin de terre grimpant dans les montagnes. Nous cheminons ainsi environ quatre heures et traversons une paire de villages semi-isolés. Des amas d'habitations de bric et de broc regroupés autour de minuscules églises en bois et de petites écoles colorées. Les chèvres, les cochons et les poules se promènent sur les sentiers en toute liberté. Le premier village semble désert. Mon hôte m'indique qu'ils sont descendus à Sapa en tenues traditionnelles pour fêter le Têt. Dans le deuxième village, ils sont tous regroupés autour de l'église. Également en tenues de fête. Finalement nous arrivons chez mon hôte. Une grande maison de fortune nichée à flanc de colline. De simples murs en bois posés sur une chape brute et coiffés d'un toit en tôle. Pas de fenêtre. Pas de mobilier hormis une table, des chaises en plastique et des lits. La porte donne sur une coursive ou trône une immense jarre en terre cuite servant à récolter l'eau de pluie. C'est ici qu'on semble faire la vaisselle et laver les aliments. La cuisine se résume à un coin de la maison qui s'organise autour d'un foyer creusé dans le sol et au dessus duquel pendouillent des morceaux de viandes séchées et fumées. Les toilettes sont situées en dehors de la bâtisse. Un poulailler, du bétail, un bananier et tout autre type de culture entourent l'habitation.Tout pour vivre en quasi autarcie. L'ensemble est plus que rudimentaire, mais ce modeste logis semble parfaitement convenir au cinq enfants et leurs parents.






Nous sommes encore dans les festivités du Têt. On me convie à suivre la petite famille jusqu'au village pour prendre une collation chez une autre partie de la famille. On m'invite à m'asseoir sur un petit tabouret en bois dans un coin, à côté du feu. La grande pièce sans fenêtre n'est éclairée que par le trait de lumière qui jaillit par la porte ouverte et par les flammes vacillantes du feu de bois. J'apprécie à sa juste valeur, en spectateur discret, cette authentique tranche de vie qui s'offre à moi. J'observe les femmes discuter entre elles, les mains bleuies par le travail de l'indigo. Dehors, les enfants jouent bruyamment. Ils courent autour de la maison et parfois surgissent dans l'encadrement de la porte, machouillants un bout de cane à sucre. A l’intérieur, on décroche les morceaux de viandes suspendus au dessus du feu. On les découpe à la machette sur une planche en bois posée à même le sol, puis on les jette dans de grandes et vielles marmites en fonte disposées au dessus des braises. Dan un coin, j'aperçois un minuscule chat qui, comme moi, ne manque pas une miette de ce singulier tableau. A l'autre bout de la pièce, un ancien fume une sorte d'herbe dans un bang en bambou. Les visages sont marqués, burinés et ridés par les dures conditions de vie et par des années de labeur mais sans conteste les francs sourires qu'on peut également y lire ne laissent aucun de doute sur leur état d'esprit. Finalement on se regroupe tous sur nos mini tabourets autour de la petite table et seul meuble de la pièce. Les différentes victuailles y sont disposées. Cochon, canard, poulet, thé au porc, pain de riz, nouilles... On me sert un verre d'alcool de riz. Et on me le remplira sans cesse. Les discussions fusent dans cette langue qui me reste interdite. En fin d'après midi nous prenons congé. La lumière a faibli, une épaisse brume enveloppe la vallée. Nous sommes vraiment isolés. Un monde à part.







Une fois rentrés, tout le monde s'active autour du feu. A priori c'est reparti pour un tour, à domicile. Mêmes gestes. On décroche la viande suspendue au dessus du foyer, on la rince à l'eau bouillante, on la découpe et on la jette à cuire. Le chien guette tout cela du pas de la porte. A la fin de chaque étape il rentre et lape le sol. Mieux qu'un aspirateur. A nouveau on s'agglutine tous autour de la petite table et nous nous soumettons au même rituel. L'invité principal récite les bénédicités puis, armés de nos verres d'alcool de riz, nous trinquons tous à la nouvelle année. Repu je salue l'assemblée et me retire dans la pièce adjacente qui m'est attribué. Toute la famille quant à elle couche sous les toits, dans des combles accessible par échelle via la pièce centrale (un remake de la petite maison dans la prairie). Le sommeil vient rapidement. J'observe la nuit au travers des jointures du toit et je me laisse bercer par les chants traditionnels qui montent de la maison d'en dessous. Hier encore je ne pensais pas vivre tout cela.




Au petit matin, je découvre toute la famille en tenue traditionnelle. Ils s'apprêtent à descendre à Sapa pour continuer à célébrer le Têt. La mère de famille quant à elle continue de me faire visiter ses montagnes. Elle qui n'a jamais quitté cette région. Elle qui ne connaît Hanoï qu'au travers des films. Elle qui a appris quelques mots d'anglais en allant au contact des touristes. Nous traversons un autre village puis nous redescendons dans la vallée en longeant de hauts bambous et des rizières en cascade. Les récoltes sont en Septembre. Pour l'heure tout cela ressemble plus à une succession de bassins boueux. Au dernier village nous prenons des moto-taxis pour clôturer la boucle et regagner Sapa. Alors que le scooter valdingue sur une route cahoteuse, les plus belles vues s'offrent à moi. La route surplombe la vallée et on aperçoit les cultures en terrasses sculptées sur les flancs de collines. A Sapa, je salue chaleureusement mon hôte et la remercie encore pour ce moment qui va rester gravé dans ma mémoire. Et sans transition, me revoilà plongé dans le flot de touristes.






Bus de fin de journée pour retourner sur Hanoï, une courte dernière nuit dans la capitale et je reprend la route au petit matin pour Mai Chau où je compte m'offrir une journée off. Je loge dans une jolie pension familiale. Un petit hôtel lacustre en bambou avec vue sur les rizières et les montagnes. Pas le temps de m'attarder sur la vue. On me prie de regagner la pièce à vivre à l'étage. Je passe la porte et tombe sur une scène qui m'est familière : des gens assis en tailleur autour de mets. A peine le temps de m'asseoir que je me retrouve avec un verre d'alcool de riz à la main. Les vietnamiens sont bienveillants, ils n’arrêteront pas de me servir à manger et à boire. Dans la bonne humeur on se moque de ma façon de tenir les baguettes. Il y a pas à dire le Têt c'est quelque chose. Je suis très heureux d'avoir pu le vivre et ce de plusieurs manière différentes. Cette première semaine m'a rappelé pourquoi j'ai entrepris ce voyage.



Chúc Mừng Năm Mới !